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Comment la bignone peut endommager vos murs et clôtures

Les racines de la bignone exercent une pression notable sur les structures enterrées, allant jusqu’à fissurer certains murs anciens. Malgré une croissance rapide appréciée dans de nombreux jardins, cette plante figure régulièrement parmi les végétaux responsables de dégradations inattendues sur les clôtures et façades.

Des copropriétés et particuliers signalent chaque année des coûts imprévus liés à la gestion de ses tiges adventives. Les compagnies d’assurance classent la bignone parmi les causes fréquentes de dommages végétaux sur maçonnerie.

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La bignone : une plante séduisante mais à surveiller

La bignone, aussi appelée campsis radicans, attire d’emblée par son exubérance : ses fleurs trompette orange-rouge illuminent les façades, et sa vigueur ne connaît presque pas de limites. Dans de nombreux jardins, elle s’élance sur les murs et conquiert les clôtures, offrant un véritable feu d’artifice végétal dès la belle saison. Sa croissance rapide est souvent vue comme un atout, tout comme son feuillage caduc ou persistant selon la variété, et sa propension à séduire abeilles et papillons.

Mais derrière cette apparence fastueuse, la campsis impose sa loi. Son envie de s’étendre, parfois démesurée, la pousse à coloniser treillages, clôtures ou façades en à peine quelques mois. Impossible de passer à côté du cultivar ‘Madame Galen’ : il déploie des couleurs flamboyantes, supporte les hivers rudes… et envahit tout ce qui se trouve sur son passage. Dès que la terre est profonde, que le soleil tape généreusement et que la place ne manque pas, la bignone plante grimpante lance ses tiges à l’assaut, s’accroche solidement, se faufile dans chaque faille et s’entortille autour des grillages.

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Sous terre, son système racinaire n’est pas en reste. À l’image d’une vigne vierge ou d’un chèvrefeuille, la bignone trace sa route à distance, générant de nouveaux rejets parfois à plusieurs mètres du pied principal. Cette capacité à s’installer loin du point de départ, couplée à une floraison spectaculaire, justifie le succès de la bignone dans tous les jardins tempérés. Mais si elle pousse près d’une construction, mieux vaut redoubler de vigilance.

Quels dégâts la bignone peut-elle causer aux murs et clôtures ?

La bignone peut endommager bien plus que les simples enduits fatigués d’un mur. Saison après saison, elle déploie ses ventouses adhésives et ses puissantes racines à la moindre occasion. Sur une clôture en bois, ses tiges épaississent, s’insinuent dans les moindres espaces, forcent sur les lames… et, insidieusement, accélèrent la dégradation du bois, qui finit par céder face à l’humidité et à la pourriture.

Côté mur maçonné, le scénario change, mais le résultat est tout aussi préoccupant. Les ventouses s’ancrent sans relâche, mettant à mal l’intégrité des supports. Les façades anciennes, déjà fragilisées, voient leurs joints s’effriter, leurs enduits se fendre, certaines pierres se décaler. Les gouttières et descentes pluviales n’échappent pas à la règle : la plante s’y accroche, s’y glisse, et finit par provoquer des bouchons qu’il faut parfois déloger à grand renfort d’outils.

La bignone ne se contente pas de grimper. Elle attire à elle tout ce que l’air transporte : poussières, pollution, débris. Sur les surfaces, cela laisse des salissures tenaces, des traces vertes ou brunes incrustées, aussi bien sur les murs, clôtures, pergolas que sur les treillages métalliques.

Dans les environs d’une maison, la bignone plante grimpante ne recule devant rien. Certains dégâts, bien visibles, rappellent ceux laissés par la vigne vierge parthenocissus. Fenêtres et volets peuvent finir enserrés dans la végétation, rendant l’entretien bien plus complexe qu’on ne l’imagine.

Racines, ventouses et croissance : comprendre les mécanismes d’endommagement

Impossible de suivre le rythme de la croissance vigoureuse de la bignone sans rester en alerte. Dès son installation, le système racinaire traçant s’étend avec célérité, parfois jusqu’à plusieurs mètres autour du pied. Ces racines, fines mais redoutables, s’infiltrent dans chaque fissure sous les clôtures ou dans les murs. À force, elles déplacent pierres et briques, déstabilisant les structures de façon insidieuse.

Ce n’est pas tout : la bignone, fidèle à sa réputation de plante robuste, a développé des moyens d’accroche remarquables. Entre ventouses adhésives et tiges volubiles, elle s’arrime à la moindre rugosité. Même un mur en bon état finit marqué par les traces laissées lors de l’arrachage. Sur une façade déjà abîmée, ces attaques répétées accélèrent le vieillissement du bâti.

Sa rapidité de croissance engendre aussi d’innombrables rejets et drageons, parfois loin du pied principal. Ces pousses surgissent entre les dalles, sous les allées, le long des bâtiments. Les éliminer devient alors un défi, car la bignone oppose une résistance bien réelle, obligeant à intervenir en profondeur.

Chaque printemps relance la course à l’espace. Seule une taille régulière limite vraiment l’expansion, mais dès que l’entretien faiblit, le système racinaire prend le dessus, s’infiltrant sous pavés, murs ou clôtures. Face à cette énergie débordante, la bignone grimpante s’impose comme une adversaire végétale redoutée des bâtisseurs.

vigne mur

Réfléchir avant de planter : les précautions à prendre pour éviter les mauvaises surprises

Avant de succomber à l’envie des fleurs trompette et de la croissance spectaculaire de la bignone, il faut se pencher sérieusement sur son environnement immédiat. Pour limiter les risques sur murs, clôtures ou pergolas, prévoyez une distance de sécurité avec toute construction. La plante se développe mieux dans un sol profond et fertile, ce qui réduit la tentation pour ses racines d’aller explorer les fondations fragiles des bâtiments voisins.

Pour garder la main sur la vigueur du système racinaire traçant, une taille annuelle s’impose, idéalement en hiver ou juste avant la montée de sève. Armez-vous de sécateurs bien aiguisés et de gants (la sève peut irriter la peau). Si la bignone grimpe en hauteur, privilégiez une échelle stable pour intervenir sans risque.

Le choix du support n’est pas anodin : treillis et grillages métalliques encaissent mieux la force de la bignone que le bois ou les murs en pierre ancienne. Si vous multipliez la plante par bouturage ou marcottage, surveillez l’apparition de jeunes pousses autour du pied principal, car elles peuvent rapidement s’imposer. Un paillage épais aide à maintenir l’humidité du sol, mais ne freine guère l’avancée des racines.

Même si la bignone résiste bien aux maladies et attire rarement pucerons, cochenilles ou champignons, restez vigilant durant la floraison. Son pollen peut provoquer des allergies chez certains. Ajustez l’arrosage en fonction de la météo, fertilisez sans excès, et valorisez les déchets de taille au compost plutôt qu’au pied de la plante, sous peine de l’encourager à s’étendre.

La bignone, reine des grimpantes, peut transformer un mur nu en tableau vivant… ou fissurer ce même mur si l’on baisse la garde. Savoir l’apprécier, c’est surtout apprendre à la contenir. Un équilibre subtil, entre admiration et vigilance.

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